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Les muscles encouragent un système immunitaire fort

Lorsqu’il doit lutter contre un cancer ou des infections chroniques, le système immunitaire doit être actif pendant une longue période. Mais à long terme, les défenses immunitaires sont souvent épuisées. Des scientifiques du Centre allemand de recherche contre le cancer (DKFZ) viennent de découvrir sur des souris de premiers indices selon lesquels la musculature squelettique contribue à ce que le système immunitaire reste opérationnel lors de maladies chroniques.

Dans de nombreux cas, un cancer ou des infections dangereuses entraînent d’importantes pertes de poids et donc une diminution de la masse musculaire. Outre ce processus appelé «cachexie», le système immunitaire des patients est souvent affaibli. L’une des raisons à cela est la perte fonctionnelle d’un groupe de cellules T, dont la mission est d’identifier et de tuer les cellules infectées par des virus ou des cellules cancéreuses.
Les processus entraînant la perte d’activité des cellules T sont encore extrêmement flous. De premiers indices montrent toutefois qu’un lien avec la cachexie existe. On sait que les cellules T jouent un rôle dans la perte de la masse musculaire squelettique. Mais selon Guoliang Cui du DKFZ, on ne sait pas encore si et comment la masse squelettique influence la fonction des cellules T.

Pour le découvrir, les scientifiques ont inoculé à des souris le virus de la chorioméningite lymphocytaire (LCMV. Cette méthode est un système modélisé largement répandu visant à étudier l’évolution d’infections aiguës ou chroniques sur des souris. Les chercheurs ont ensuite analysé l’expression génique à l’intérieur de la musculature squelettique des animaux, et constaté qu’en présence d’infections chroniques, les cellules musculaires libéraient une grande quantité d’interleukine-15, qui est une substance messagère. Cette cytokine fait que les précurseurs des cellules T s’établissent à l’intérieur de la musculature squelettique. Ils sont ainsi séparés dans l’espace, et protégés contre tout contact avec l’inflammation chronique.

Lorsque les cellules T, qui luttent activement contre l’infection, perdent leur pleine fonctionnalité suite à une stimulation continue, les cellules précurseurs peuvent, selon les auteurs, quitter les muscles et devenir des cellules T fonctionnelles. Cela permet au système immunitaire de lutter continuellement contre le virus pendant une longue période.

Un entraînement régulier pourrait-il donc renforcer le système immunitaire? Dans cette étude, des souris qui avaient plus de masse musculaire étaient mieux en mesure de venir à bout d’une infection virale chronique que celles dont les muscles étaient plus faibles. De futures expérimentations devront montrer si les résultats sont transposables à l’être humain.


Source:

  • Jingxia Wu, Nina Weisshaar, Agnes Hotz-Wagenblatt, Alaa Madi, Sicong Ma, Alessa Mieg, Marvin Hering, Kerstin Mohr, Tilo Schlimbach, Helena Borgers, Guoliang Cui. Skeletal muscle antagonizes antiviral CD8 T cell exhaustion. Science Advances, 2020; 6 (24).

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